vendredi 19 mai 2023

La vérité des sentiments


Une rétrospective des films de Nicholas Ray est à l’affiche de la Cinémathèque de Toulouse.

Nicholas Ray est à l’honneur à la Cinémathèque de Toulouse, le temps d’une rétrospective de seize films du cinéaste américain. Raymond Nicholas Kienzle, dit Nicholas Ray est né dans le Wisconsin au sein d’une famille d’origine allemande catholique et norvégienne. Son père, alcoolique et violent, meurt alors qu’il n’a que seize ans et sa famille tombe dans la pauvreté. Une bourse lui permet de poursuivre des études, puis il se lie d’amitié avec Elia Kazan qui le choisit comme assistant sur "le Lys de Brooklyn", en 1944.

Devenu scénariste, «protégé par son producteur John Houseman, ancien complice de Welles, et par le désordre régnant dans l’industrie cinématographique comme dans tout système totalitaire, Nicholas Ray tourne en 1947 son premier film, "les Amants de la nuit", sans prendre conscience de sa liberté, une liberté qu’il ne retrouvera plus jamais»(1), écrit Bernard Eisenschitz. Histoire d’amour entre deux jeunes délinquants, ce premier film regroupe tous les thèmes que le cinéaste développera par la suite: errance, rébellion, délinquance, jeunesse bafouée…

L’année suivante, Humphrey Bogart l’engage pour réaliser "les Ruelles du malheur", la première production indépendante de la star. Cette histoire de délinquance juvénile dans les bas quartiers d’une ville confronte un jeune voyou et un homme mûr qui devient pour lui une figure paternelle ; ce thème sera présent de manière récurrente dans son œuvre à venir. Il retrouve Bogart dans "le Violent" en 1950, film imprégné d’un romantisme noir, puis fait la connaissance de Robert Mitchum avec un film de guerre, "Les Diables de Guadalcanal". Il tourne de nouveau avec Mitchum pour "les Indomptables", l’histoire d’un triangle amoureux dans le milieu des rodéos qui se révèle une œuvre personnelle sur la marginalité, la nostalgie, la violence et la quête d’identité.

Son contrat avec la RKO ayant pris fin en 1953, il signe pour un petit studio "Johnny Guitare" (photo), avec Joan Crawford. Ce western lyrique et flamboyant fait de lui l’un des plus étranges réalisateurs de la modernité. Dans "50 ans de cinéma américain", Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier écrivent à ce propos: «Ses films, comme certains mélodrames de Sirk, ne peuvent vraiment être appréciés que si l’on reconnaît leur ambiguïté, l’inconfortable proximité du ridicule et du sublime qui les caractérise… C’est du moins le cas dans une œuvre limite comme "Johnny Guitare".»(2)

Après "À l’Ombre des potences", un western avec James Cagney, "la Fureur de vivre" (1955) lui vaut un succès international. Il exprime ensuite son amour pour les marginaux avec "l’Ardente Gitane", «œuvre inachevée, tronquée, commercialisée, reniée par son auteur et qui est pourtant l’un des films les plus neufs, les plus modernes, les plus inexplicablement géniaux des années cinquante»(2), assurent Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier.

Il tourne en 1956 "Derrière le miroir" qui décrit la déchéance d’un homme drogué à la cortisone. À propos de ce film, Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier écrivent: «Cette interrogation angoissée (…) prend maintenant, avec l’importance grandissante du problème de la drogue dans la jeune génération, des allures de poème prophétique. Bien avant les hippies, Ray avait dénoncé l’aliénation de l’individu dans la civilisation contemporaine, rejetant la société avec une sorte de rousseauisme passionné pour se tourner vers l’étude de communautés non corrompues (les gitans de "l’Ardente Gitane", les esquimaux des "Dents du diables" en 1960), montrant, dans "la Forêt interdite" (1958), la fragilité de cette innocence, de cet état de nature menacé par la civilisation corruptrice.»(2)

Après "le Brigand bien aimé", remake du "Jesse James" (1939) de Henry King, il réalise en 1957 "Amère victoire", un faux film de guerre entièrement photographié en gris et blanc qui reste son œuvre la plus belle et la plus secrète. Comme l’indiquent Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier: «Après ses films de prestige, "la Fureur de vivre" et "Amère victoire", Ray retourna à de petites productions hétéroclites et malchanceuses qui passèrent systématiquement inaperçues du grand public, s’y montrant, paradoxalement, plus inspiré que jamais.»(2)

En 1958, il livre deux œuvres empreintes de poésie qui rompent avec les habitudes du récit hollywoodien: "la Forêt interdite", et "Traquenard", film noir traité en de somptueuses couleurs qui réunit Cyd Charisse et Robert Taylor. Le critique Pierre Murat observe: «En définitive, Ray n'aura filmé que des éclopés moraux ou physiques (dont le plus réussi reste l'avocat marron et boiteux de "Traquenard"), tentant désespérément de regagner leur propre estime. Et puis, en un temps où Hollywood ne jurait que par la virilité de John Wayne et de Charlton Heston, il aura, sans cesse, privilégié des colosses fragiles, tel Sterling Hayden dans "Johnny Guitare", quémandant de faux mots d'amour auprès de Joan Crawford, rien que pour survivre.»(3)

En 1960, il est engagé pour tourner "le Roi des rois" qui relate des épisodes de la vie de Jésus Christ en Judée, province en révolte contre l’occupation romaine. Coursodon et Tavernier constatent: «Ce film remonté (car jugé trop violent), réécrit au doublage, est, à notre grande surprise, presque une réussite, un des meilleurs, peut-être le meilleur film biblique jamais tourné.»(2)

Coursodon et Tavernier poursuivent au sujet du cinéaste: «C’est la constance de certaines préoccupations morales, d’une certaine attitude devant la vie, qui permet d’aborder de manière synthétique l’un des auteurs les plus importants de la génération d’après-guerre. Chez tous ses héros, on découvre un trait commun: la recherche angoissée d’une raison d’être, d’un sens à la vie. Cette réponse à leurs problèmes souvent inconscients, ils pensent la trouver dans la violence qui libère ou donne l’illusion de l’existence, dans la poursuite du succès et de l’argent, dans la drogue qui est volonté de puissance et donne à l’homme l’illusion d’être “plus grand que nature”, dans l’individualisme animé par la soif de liberté, ou dans la défense entêtée des valeurs en péril. Mais, déçus, tous, en fin de compte, poursuivent leur quête dans l’amour, ultime refuge des vaincus. C’est pourquoi Ray s’est fait le peintre de l’intimité et de l’amour menacé.»(2)

En 1963, Nicholas Ray ne prend pas la peine de terminer le tournage des "55 jours de Pékin", une superproduction avec Ava Gardner et Charlton Heston. Il quitte alors Hollywood pour tenter de financer ses projets en Europe. Pierre Murat écrit: «Hollywood n'aime que l'artifice. Et Ray, la vérité des sentiments, même intimes, même impudiques. Ainsi, dans "Le Violent", il filme le reflet de ses amours compliquées avec Gloria Grahame. La vérité et la violence, chez lui indissociablement liées, circulent souterrainement pour exploser, que ce soit dans des incendies spectaculaires (dans "Johnny Guitare", dans "Les 55 Jours de Pékin") ou dans des mises à mort symbo­liques: dans "Traquenard", un gangster verse du vitriol (jaune) sur une poupée (rouge) qui brûle en laissant échapper une fumée (blanche)...»(3)

Devenu enseignant dans les années soixante-dix, il réalise un film expérimental, "We Can’t Go Home Again" (1973-1976): «S’identifiant à la contestation des étudiants, il se met en scène lui-même comme représentant la génération des aînés au bout du rouleau. Tournant dans tous les formats disponibles, il y tente son vieux rêve d’un cinéma au-delà du cinéma, faisant éclater l’écran et la narration»(1), écrit Bernard Eisenschitz. Il joue ensuite dans "l’Ami américain" de Wim Wenders et "Hair" de Milos Forman.

Atteint d’un cancer, il accepte d’être filmé par Wim Wenders et de coréaliser "Nick’s Movie" (1979) qui montre ses derniers jours de vie, «un des documents les plus extraordinaires que nous ait donné le cinéma», selon Coursodon et Tavernier. Les deux auteurs racontent: «Conçu, écrit et réalisé par les deux cinéastes mais, selon Wenders, essentiellement sur des idées de Ray, il s’agit d’un double autoportrait dans lequel Ray met en scène et joue sa propre mort avec l’aide et la complicité de son jeune admirateur (il mourut effectivement avant la fin du tournage, en juin 1979). Le film relève à la fois du documentaire et de la fiction sans être vraiment ni l’un ni l’autre, la partie fictionnelle, voulue surtout par Wenders, semble-t-il, pour créer une distance par rapport à un sujet difficilement supportable, ne pouvant évidemment pas faire oublier la terrible présence du réel, de cet homme à l’évidence mourant et qui nous donne sa mort en spectacle»(2).

Jérôme Gac
 

Du 19 mai au 2 juillet, à la Cinémathèque de Toulouse, 69, rue du Taur, Toulouse. Tél. 05 62 30 30 10.

(1) Festival de La Rochelle (2008)
(2) "50 ans de cinéma américain", Nathan (1995)
(3) Télérama (01/02/2008)

 

mercredi 17 mai 2023

Sur la route

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Cinémathèque de Toulouse consacre une rétrospective à Gus Van Sant, cinéaste américain installé à Portland, dont le premier spectacle est au même moment accueilli au Théâtre de la Cité.

Gus Van Sant est attendu à Toulouse pour rencontrer le public de la Cinémathèque de Toulouse, à l'occasion de la rétrospective qui permettra de voir quinze longs métrages parmi les dix-sept qu’il a réalisés depuis 1985. Installé à Portland, où il a tourné plusieurs de ses films, Gus Van Sant est aussi l’auteur d’un important corpus photographique, dont la série "108 Portraits". Également musicien, il a enregistré en 1983 un album intitulé "18 Songs about Golf", et a signé un roman, "Pink" (paru en France en 2001), qui a pour décor les coulisses gay du show-business. Pour son premier spectacle, "Trouble"(1) qui est à l’affiche du Théâtre de la Cité au mois de mai, il a choisi de mettre en scène Andy Warhol au cœur de la Factory – il rencontrera également le public au CDN de Toulouse à cette occasion.

Le cinéaste américain racontait récemment au quotidien suisse Le Temps: «Dans ma jeunesse, c'est le cinéma expérimental qui m'intéressait, et notamment la scène new-yorkaise, qui était essentiellement composée de peintres faisant des films. Je vivais à cette époque juste en dehors de New York, et j'allais voir leurs travaux au MoMA ou à l'Anthology Film Archives. J’avais acheté une caméra 8 mm, et mes premières expérimentations consistaient à dessiner sur la pellicule ou à la gratter. Je n’étais pas intéressé par la narration, sur laquelle je ne me suis véritablement penché que lorsque j’ai rejoint la Rhode Island School of Design, qui proposait à la fois un cursus en peinture et en cinéma. Alors que je venais d'y entrer, en 1971, ils ont créé un tout nouveau département cinéma et vidéo, et soudain, il y avait à notre disposition un incroyable studio, une magnifique salle de projection et des équipements de montage. C'est comme cela que j’ai véritablement commencé à faire du cinéma.»(2)

À l’image de la carrière de certains peintres, la filmographie de Gus Van Sant est constituée de différentes périodes stylistiques souvent liées au contexte économique de production, son travail se déployant alternativement en dehors ou au sein de l'industrie hollywoodienne. Influencés par le mouvement beatnik, ses quatre premiers longs métrages sont caractéristiques du cinéma indépendant américain: ils ont en commun les thèmes de la jeunesse face à la mort et la quête des origines ; ils témoignent de l’affirmation d'une identité homosexuelle ; ils adoptent des dispositifs narratifs similaires et une écriture visuelle très découpée reflétant l'instabilité des personnages.

Ainsi, "Mala noche" (1985), qui décrit la relation impossible entre un jeune immigrant mexicain et un écrivain beatnik, précède le succès de son adaptation en 1989 d'un roman post-beatnik, "Drugstore Cowboy", un road movie retraçant les errances d'une bande de junkies. Sorti en 1991, "My Own Private Idaho" (photo) raconte la passion exclusive et malheureuse d'un jeune bourgeois (Keanu Reeves) en rupture de ban pour un orphelin narcoleptique (River Phoenix) évoluant dans les milieux de la prostitution, à Portland. Enfin, "Even Cowgirls get the Blues" (1994), avec Uma Thurman, est l’adaptation du roman de Tom Robbins, auteur proche du mouvement beat.

Gus Van Sant assure: «J’ai été influencé par les anciens beatniks, comme Jack Kerouac. Avec, en plus, un goût prononcé pour les Beatles et Samuel Beckett. Je transmets leur ancien message libertaire, qui comportait pas mal de fragilités et d’irresponsabilités dangereuses. Mais quel élan de l’âme et de vie ils avaient ! Cet élan, le monde doit le retrouver. Quoi de plus beau que de partir sur une route dont on ne sait ce qu’elle offrira à son terme ? La vie, d’ailleurs, est semblable à cette route. Sa fin apportera-t-elle bonheur, malheur, morosité ou poésie, y croiserons-nous des porte-poisse ou des êtres qui nous grandiront ? Choisissons bien cette route.»(3)

Pour la Columbia, Gus Van Sant tourne ensuite "Prête à tout" (1995), d’après le roman de Joyce Maynard, avec Nicole Kidman. C’est le premier d’une série de quatre films bénéficiant de budgets importants et de distributions prestigieuses. "Will Hunting" (1997), qui réunit Matt Damon et Robin Williams, et "À la rencontre de Forrester" (2000), avec Sean Connery, narrent des parcours initiatiques associant un jeune homme talentueux, pauvre et sans père, à une figure parentale de substitution. Approché par Universal, Gus Van Sant en profite pour livrer un autre "Psychose", en couleurs et en respectant le découpage initial du film d'Alfred Hitchcock.

Le cinéaste précise au sujet de son "Psycho": «L'envie première était de réaliser un anti-remake. À Hollywood, la notion de remake consiste à reprendre non pas un film mais un scénario. Et le plus souvent, l'idée est d’en changer le dénouement pour le rendre léger, car dans les films plus anciens, les fins étaient souvent sombres. Mon "Psycho" (1998) consistait ainsi à ne pas uniquement reprendre un scénario, mais également toutes les autres contributions artistiques. (…) Je pensais que si cet anti-remake fonctionnait, Hollywood allait peut-être aimer cette idée; mais le film n’a pas rapporté d’argent et il n’y en a eu aucun autre dans ce genre. Reste que je continue à aimer l’idée de l’appropriation d’une œuvre d’art, comme Marcel Duchamp a pu le faire.»(2)

Constituant une «tétralogie de la mort», les quatre films suivants sont libérés des conventions hollywoodiennes, mais aussi de l'influence du cinéma indépendant. Expériences formelles radicales et variations poétiques autour de l'adolescence, ces œuvres se cristallisent sur des instants de vie face à la mort. Adoptant une structure narrative complexe, en forme de mosaïque ou de collage, la mise en scène tend vers l’épure en harmonie avec l’effacement du récit: dans "Gerry" (2002), deux jeunes hommes se perdent dans le désert au cours d’une longue errance ; remportant en 2003 la Palme d’or à Cannes, "Elephant" s’inspire de la fusillade de Columbine dans un lycée du Colorado ; l’année suivante, "Last Days" décrit les derniers jours d’une rock star nourrie de la figure de Kurt Cobain, chanteur du groupe Nirvana qui s’est suicidé en 1994 ; "Paranoid Park" (2007) suit les faits et gestes d’un adolescent qui a tué un agent de sécurité par accident. 

Gus Van Sant confie alors au quotidien belge Le Soir: «Chacun d’entre nous a un jour été confronté à une faille personnelle dans laquelle notre pureté s’est abîmée. Vous comme moi. Étudier ce moment fugitif où quelque chose se brise dans l’âme humaine est plus passionnant que de filmer la chute spectaculaire. Ce sont ces histoires-là que j’aime mettre en scène.»(3)

Gus Van Sant quitte ensuite les aventures expérimentales pour des formes plus classiques. Avec le biopic "Harvey Milk" (2008), incarné par Sean Penn qui reçoit alors l’Oscar du meilleur acteur, il retrace le bref parcours politique du premier gay élu à une fonction officielle en Californie et qui fut assassiné en 1978. Il retrouve Matt Damon en 2012 pour "Promised Land", qui aborde la question de l'exploitation du gaz de schiste. Auparavant, il réalisait "Restless" (2011), lorsqu’une jeune fille atteinte d'un cancer en phase terminale, mais animée d'un puissant amour de la vie et de la nature, rencontre un jeune homme qui a perdu l’envie de vivre. 

Dans "Nos souvenirs" (2014), il met en scène un homme devenu veuf se préparant au suicide qui doit secourir un autre homme. Son dernier film, "Don't worry, he won't get far on foot" (2018), avec Joaquin Phoenix, est basé sur l'autobiographie de John Callahan, dessinateur de presse devenu paraplégique à l’âge de 21 ans, à la suite d’un accident de voiture dû à l’abus d’alcool. Gus Van Sant précisait à ce propos dans Télérama: «Dans "Don’t worry…", John entreprend une sorte de thérapie avec quelques personnes qui ont affronté des problèmes d’alcoolisme, et dans "Nos souvenirs", l’Américain qui a perdu sa femme rencontre cet homme japonais dans les bois, ils se trouvent l’un l’autre. C’est quelque chose que j’ai souvent montré dans mes films à partir de "Drugstore Cowboy" (1989): des personnages qui forment une famille à l’écart du monde, une famille de voleurs, de toxicomanes, qu’importe. J’avais une théorie à ce sujet mais je l’ai oubliée. Dans l’autobiographie de John, il y a toute une partie sur laquelle je ne me suis pas étendu mais qui raconte exactement la même chose: il rencontre d’autres dessinateurs, il entre dans cette famille de créateurs, il crée des liens forts.»(4)

Jérôme Gac


(1) représentations les mercredi 24 et jeudi 25 mai à 19h30, rencontre avec Gus Van Sant le mardi 23 mai à 20h00, au Théâtre de la Cité, 1, rue Pierre-Baudis, Toulouse.
(2) letemps.ch (24/10/2017)
(3) lesoir.be (24/10/2007)
(4) telerama.fr (04/04/2018)


Rétrospective, du 19 mai au 28 juin ;
Journée d’étude, mardi 23 mai, de 9h30 à 18h00 (entrée libre) ;
Rencontre avec Gus Van Sant, jeudi 25 mai, 19h00 (entrée libre).

À la Cinémathèque de Toulouse, 69, rue du Taur, Toulouse. Tél. 05 62 30 30 10.