jeudi 8 février 2018
Lahaie d’honneur
Brigitte Lahaie, Mademoiselle Kat, Jean-Pierre Bouyxou sont conviés au festival Extrême Cinéma, rendez-vous incorrect et indispensable de la Cinémathèque de Toulouse.
Concocté depuis deux décennies par la Cinémathèque de Toulouse, Extrême Cinéma est le rendez-vous annuel des amateurs de cinéma bis. Du ciné-concert d’ouverture à la longue nuit de clôture, le festival invite à une semaine de cinéma turbulent et incorrect, pour une virée en eaux troubles, aux marges de l’histoire officielle du septième art. Films maudits du patrimoine et classiques atypiques constituent le menu de cette manifestation qui célèbre le cinéma différent autant que les artistes mal aimés.
Cette dix-neuvième édition donne carte blanche à quatre invités : l’artiste Mademoiselle Kat qui exposera également ses œuvres dans le hall de la Cinémathèque de Toulouse, Julien Bodivit, directeur artistique du Lausanne Underground Film Festival (LUFF), le journaliste et réalisateur Jean-Pierre Bouyxou, et Brigitte Lahaie. Icône de la pornographie française et égérie du cinéaste Jean Rollin, l’actrice devenue animatrice de radio rencontrera à cette occasion le public toulousain. Elle sera notamment présente lors de la nuit de clôture qui s’ouvrira par la projection des "Raisins de la mort".(photo)
Dans les colonnes de la revue Sortie de Secours, Brigitte Lahaie se souvenait en ces termes de sa rencontre avec le réalisateur: «Jean Rollin à cette époque tournait sous un pseudonyme des films pornographiques. J’ai tourné avec lui un de ces films pornographiques, et il a été je crois assez subjugué par ma présence. À la fin de ce tournage il m’avait dit “je vous rappellerai pour tourner dans un film traditionnel”. Bon, je reconnais qu’à l’époque je m’étais dit “oui c’est ça...”. En fait il m’envoyait de temps en temps une carte postale pour dire qu’il ne m’oubliait pas, et un jour il m’a contacté pour le premier film qu’on a fait ensemble, "les Raisins de la mort". Ensuite il y a eu sans doute un de mes films préférés, "Fascination". Et puis "la Nuit des traquées", et ensuite deux autres films mais dans lesquels j’avais des plus petits rôles, "la Fiancée de Dracula" et "les Deux orphelines vampires". [...] C’est curieux parce qu’à l’époque je n’avais pas la sensation de la responsabilité que me donnais Jean. En plus il n’est pas un directeur d’acteur. C’est un metteur en scène qui mérite ce nom-là parce qu’il a son univers. Il a précisément dans la tête ce qu’il a envie de mettre sur l’écran. Mais il ne dirige pas les acteurs. On se sentait un peu perdu», racontait-elle en 2010.
Le cinéaste japonais Seijun Suzuki est à l’honneur avec deux films incontournables sortis dans les années soixante : "La Barrière de chair" et "la Jeunesse de la bête". Côté doubles programmes, un film de Russ Meyer est associé à "Spring Breakers" d’Harmony Korine autour du thème «Gang de filles», "Freaks" de Tod Browning croise "le Charlatan" d’Edmund Goulding pour «Arrête ton cirque», et "l’Expérience" d’Oliver Hirschbiegel fait écho à "Animal Factory" de Steve Buscemi pour «Basic instincts». Interdite au moins de 18 ans, la nuit de clôture affiche quatre longs métrages, des courts, des bandes-annonces, un ciné-concert, des surprises et la remise du prix du meilleur court métrage Extrême décerné par un jury d’étudiants toulousains.
Jérôme Gac
Du 9 au 17 février, à la Cinémathèque de Toulouse,
69, rue du Taur, Toulouse. Tél. : 05 62 30 30 11.
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